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Quand vint l’anniversaire de la mort de ses parents il se plaignit à cette servante de n’avoir personne pour faire les gâteaux. Elle lui dit de ne pas s’inquiéter ; au milieu de la nuit elle alla prononcer ses souhaits en plein air et il lui tomba du ciel toute sorte de gâteaux. À son réveil le maître loua l’habileté de la servante, mais il ne se douta pas qu’il eut affaire à un génie.

Quelque temps après il équipa un bateau pour aller à la recherche de la beauté parfaite qui faisait l’objet de ses vœux. Pendant ce temps la servante, restée au logis, se transforma en une jeune fille d’une beauté divine. Les domestiques comprirent que c’était là la fée qu’attendait toujours leur maître et quand son bateau revint ils coururent l’avertir de ce qui s’était passé.

Le jeune homme accourut, et voyant cette jeune fille il voulut s’asseoir à côté d’elle ; l’autre le repoussa. Fou de désir, il porta la main sur elle, mais elle s’envola aux cieux. Il essaya en vain de retenir un coin de son vêtement. Depuis ce temps, il la chercha partout en faisant claquer sa langue[1], et après sa mort il fut changé en margouillat.



  1. Le claquement de langue est la marque du regret, quelquefois un témoignage de compassion.