Page:Landes - Contes et légendes annamites, 1886.djvu/171

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être riche. — Bien ! dit l’ong dia ; je vais demander pour toi la richesse. — Laissez-moi vous suivre pour que je présente moi-même ma plainte à l’Empeur céleste, lui répondit l’homme ; vous me tromperiez, et quand vous seriez parti, comment trouverais-je mon chemin ? »

L’ong dia se mit en colère et lui dit : « Ton destin est d’être pauvre ; il en a été décidé ainsi par l’Empereur céleste ; je le prierai de te rendre encore plus pauvre. » Mais, à cette menace, l’homme l’empoigna par les cheveux et se mit à le battre. L’ong dia ne sut comment se débarrasser, et force lui fut de laisser son corps aux mains de l’homme et de se rendre en esprit auprès de l’Empereur céleste à qui il rendit compte de ce qui arrivait.

L’Empereur accorda la richesse à l’homme, et l’ong dia descendit pour l’en avertir, mais il refusait de le croire. L’ong dia lui dit : « Je vais me mordre un doigt et, avec mon sang, t’écrire une promesse que tu garderas. Si je t’ai trompé tu la brûleras pour te plaindre de moi à l’Empereur céleste. »

L’homme le crut, s’en retourna chez lui, et devint très riche. Arrivé à l’âge de vingt-neuf ans, il se souvint qu’il n’avait plus qu’un an à vivre. Il se mit donc à distribuer toutes ses richesses en aumônes. Au terme fixé il mourut. Mais ceux à qui il avait fait du bien prièrent tellement qu’ils touchèrent Ngoc hoang. Il lui laissa cent ans de vie et de fortune.