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Page:Landes - Contes et légendes annamites, 1886.djvu/238

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quatre ou cinq hommes à cheval, qu’ils arrivent avant la fin du jour et ils l’y trouveront encore. » L’officier de la milice envoya ces hommes et ils rattrapèrent le prisonnier. On fit le sacrifice promis et la terreur du nom de la dame Doan se répandit en tous lieux.

La femme d’un phù avait perdu seize taëls d’or. Elle les chercha en vain et alla enfin au temple de la dame Doan pour lui faire un vœu. Un médium aussitôt fut inspiré et lui dit : « Votre or a été volé par une servante, elle l’a caché dans la gouttière de la vérandah de l’ouest. Revenez vite et vous l’y trouverez ; si vous tardez elle le changera de place. La femme du phù retourna en hâte chez elle et trouva son or à l’endroit indiqué. Elle sacrifia un porc à la dame Doan.

Dans le village de Am công il y avait deux femmes dont l’une avait confié à l’autre quatre tiên, elle les lui réclama et celle-ci dit qu’elle les avait rendus. « Quand me les avez-vous rendus ? disait la première ; si je les ai repris qu’en ai-je fait ? » Elles se disputaient ainsi le long du chemin. Comme elles passaient devant le temple de la dame Doan, celle qui avait remis l’argent en garde à l’autre dit : « Que la dame fasse vomir son sang à celle qui veut avoir injustement quatre tiên. » À peine avait-elle prononcé ce vœu que les quatre tiên tombèrent devant la grande porte et que la femme se mit à vomir des caillots de sang. Les gens du village accoururent ; ils se prosternèrent devant la dame. « Quatre tiên, dirent-ils, ne sont pas grand’chose, pardonnez à cette sotte femme. » La dame alors anima un médium et dit : « Elle avait repris son argent et se l’était laissé voler, maintenant elle accusait celle à qui elle l’avait confié d’abord de ne pas les lui avoir rendus. Osera-t-on encore venir à ma porte faire de ces serments ? » Les gens du village firent de grandes prières et au bout de quelque temps la femme reprit ses sens ; on lui apprit ce qui s’était passé et elle vint faire une offrande au sanctuaire.