XCVI
LA TÊTE D’ÉLÉPHANT.
Au village de Hûn lè dans le huyèn de Ky anh se trouve une montagne qui a la forme d’un éléphant couché. On l’appelle la tête d’éléphant. Du temps de la dynastie Lé ce village avait, produit dix-huit généraux[1]. Le roi Gia long, après qu’il eut établi sa domination, craignant que ce village ne continuât à produire des guerriers, fit détruire les deux oreilles de cette tête et dans le ventre de l’éléphant creuser un canal par où s’écoulent les eaux de la montagne qui sont toutes rouges. Sur l’épaule de la montagne se trouve maintenant une caverne dont autrefois l’on ne connaissait pas l’existence. Elle est pleine de ténèbres et l’œil ne peut en sonder la profondeur.
Dans ce village de Hûn le il y avait un individu nommé Yô van tùng qui était d’une famille riche mais aimait beaucoup le plaisir. Il était sage et hardi, et aussitôt qu’il entendait parler de quelque curiosité il allait y voir. Lorsqu’il eut appris l’existence
- ↑ Quân công. C’est à la configuration de la montagne et aux influences magiques qu’elle exerce autour d’elle qu’était attribuée la valeur militaire des habitants du village voisin. Gia long conquérant du Tonquin, ayant intérêt à détruire chez les Tonquinois tous les germes de résistance, essaie d’annihiler le pouvoir mystérieux de la montagne par des opérations magiques. Nous avons vu de même Cao bien détruire les tombeaux impériaux de l’Annam pour assurer à perpétuité le suprématie de la Chine.