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de cette caverne il alla y coucher pour voir s’il s’y passait quelque chose. Il l’avait déjà fait plusieurs fois sans résultat lorsqu’une nuit, vers la troisième veille, par un clair de lune éclatant, il vit une jeune fille d’une beauté céleste.

Notre homme s’approcha d’elle, mais avec un sentiment de terreur, et tenant la main à son sabre pour se garder. La jeune fille avait à la main une fleur de nénuphar. Elle lui demanda ce qu’il venait faire là. Il répondit : « Autrefois il n’y avait pas ici de caverne ; ayant appris que maintenant il y en avait une profonde et vaste je suis venu la visiter. » La jeune fille lui dit : « Voici longtemps que j’y demeure et personne n’osait en approcher. N’y revenez plus à l’avenir. » Tông répondit : Je veux voir auparavant s’il n’y a rien d’extraordinaire. « Puisque vous voulez voir, dit la jeune fille, je vous ferai voir ce qu’il y a. » Elle lui donna sa fleur de nénuphar et disparut. Aussitôt Vô van tông se trouva environné de bêtes sauvages, ours, éléphants, chevaux, lions, tigres, hommes à tête de buffle ou de singe tenant en main des épées. Il s’évanouit et ne reprit ses sens que le lendemain où tout avait disparu. La bouche de cette caverne avait été fermée par des rochers entassés. Il retourna raconter son aventure au village, et depuis ce temps personne n’a osé revenir en cet endroit.