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Il y avait déjà deux ans qu’elle vivait dans la pagode lorsqu’une nuit elle rêva qu’un homme l’appelait de devant la grande porte et lui disait : « Sors pour que je te donne un fils. » Elle sortit et vit un homme au corps noir qui lui dit de tendre la main. Il lui frappa dans la main et Thi nhàn s’éveilla.

Le lendemain matin elle alla raconter son rêve au supérieur qui lui dit, tout effrayé : « Assez ! assez ! Ne restez pas ici davantage, pour m’attirer encore des désagréments comme Thi phuoc. Elle rentra donc dans son village et au bout d’un an donna le jour à un garçon qui se distingua bientôt par son intelligence et par sa force, mais qui s’adonna au vin et aux plaisirs.

On l’appelait le nho Tao[1]. Il avait une tache rouge dans l’oreille. Quoique savant, il fut refusé à ses examens, vola, fut mis en prison et s’enfuit en brisant ses fers. Il fonda une bande qui dévasta le pays.



  1. Nho, c’est-à-dire l’étudiant. Ce titre se donne aux étudiants qui n’ont pas encore passé leurs examens, La carrière de ce personnage a déjà été racontée au numéro XV. (Excursions et Reconnaissances, tome IX, p. 138).