Aller au contenu

Page:Landes - Contes et légendes annamites, 1886.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CXV

PÈRE À VENDRE.



Il y avait un riche vieillard qui n’avait qu’une fille mariée et mère d’un enfant. Un jour que le vieillard était allé chez son gendre il était resté à causer avec le père de celui-ci pendant que l’on faisait les préparatifs du repas. Lorsque le repas fut prêt on envoya l’enfant les avertir. L’enfant entra dans la pièce où ils étaient et dit : « Grand-père (paternel) ! le repas est prêt. » Le grand-père maternel dit à l’enfant : « Pourquoi ne t’adresses-tu pas à tes deux grands pères ? » L’enfant répondit : « L’on ne m’a dit d’aller chercher que mon grand-père paternel. »

L’autre, outré de cette négligence à son égard s’en retourna chez lui et dit à sa femme : « Toi, reste ici ; moi, je vais aller chercher des enfants, car ce n’est rien que d’avoir une fille ; mon gendre ne fait aucun compte de moi. » Sa femme, à ce discours, pensa qu’il voulait prendre une seconde femme pour avoir d’autres enfants, elle lui fit des représentations mais le vieillard s’obstina ; il remit à sa femme tous les biens de la maison et partit.

Quand il fut un peu loin de chez lui il se mit à courir les villages et les marchés en criant : « Qui veut m’acheter pour père ? » Tout le monde le repoussait en disant : « L’acheter