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s’était parfumée à ma place, a été tuée ; de ne pas chasser les poules, et voilà pourquoi je ne les chasse pas. »

Le magistrat lui demanda alors quelle était la quatrième parole de son maître. « La voici, répondit l’étudiant : Ce n’est ni trois, ni quatre, ni six. » C’est donc cinq, pensa le magistrat, et il envoya un ordre aux autorités du village pour leur demander s’il n’y avait pas là un individu du nom de Cinq[1]. Si cet individu-là existait, ordre était donné de l’arrêter. Justement l’assassin portait ce nom. Malgré sa résistance il fut amené au magistrat, et devant lui il confessa son crime et les motifs qui le lui avaient fait commettre.



  1. Outre le nom personnel, tên, les Annamites sont désignés par un numéro d’ordre qui répond à leur rang dans la famille, l’aîné toutefois étant désigné par le numéro 2 et non par le numéro 1. L’on ne prend ce numéro d’ordre pour remplacer le tên que lorsque l’enfant est arrivé à l’adolescence. Il est en effet inconvenant de prononcer le nom des gens, et à partir du moment où l’individu commence à compter on s’en abstient.