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le voir ils voulurent le toucher et en obtinrent la permission des gardiens de l’éléphant. L’un toucha la trompe, l’autre les pieds, l’autre la croupe. « On dit que l’éléphant est si gros ! dit celui qui avait touché la trompe ; il est au contraire tout petit, » — « Tout petit ! dit celui qui avait touché la croupe ; mes doigts ne pouvaient en trouver la fin. » — « Oh ! dit le troisième, il n’est pourtant pas si gros que cela : comme un traversin tout au plus. » Là-dessus les devins, en fureur, se mirent à se battre. Le guide, feignant que tous les coups tombaient sur lui, cria au secours, se coucha par terre et prétendit avoir été battu par eux. Ils furent forcés de lui payer cinquante ligatures.



Un pauvre diable avait perdu sa serpe ; il porta une ligature au devin pour qu’il la lui fit retrouver. Le devin tira de son sac une baguette[1] et lui dit de chercher et qu’il la retrouverait certainement. Notre homme se mit à chercher, mais sans effet et il prit la chose si à cœur qu’il en tomba malade, il alla alors chez le médecin qui lui administra une pilule purgative. Cette pilule, opérant, le força à chercher des endroits écartés où il trouva sa serpe. Voilà notre homme guéri et chantant les louanges du médecin. Celui-ci lui dit : « Avec tout cela, tu ne m’as pas payé. Si tu n’as pas d’autre argent va réclamer au devin la ligature que tu lui as donnée et qui me revient à meilleur titre. » Le devin résista, mais les notables du village, devant qui le procès fut porté, le condamnèrent à payer.



Un malade alla consulter un devin pour savoir à quel médecin il devait s’adresser pour traiter sa maladie. Le devin tira une baguette et dit : « Va chercher un médecin chez qui le couteau

  1. Qué.