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XVIII

MÉDECINS.



Un médecin ignorant vivait avec sa femme, son fils et un domestique. Il alla un jour soigner le domestique d’un devin. Ce domestique mourut ; son maître alla porter plainte contre le médecin qu’il accusait de l’avoir tué, et le juge ordonna au médecin de donner son domestique pour remplacer le mort. Quelque temps après il soigna le fils d’un autre homme avec le même succès et dut donner son fils. Un jour enfin quelqu’un vint le chercher pour soigner sa femme. « Assez ! dit le médecin, je vois de quoi il s’agit. » — « Qu’y a-t-il donc », lui demanda sa femme. — « Il y a, répondit-il, que cet individu doit être amoureux de toi et que c’est à toi qu’il en veut. »



Un médecin était mal achalandé et les insectes s’étaient mis dans ses drogues. Un client les lui rapporta en lui disant : « Quels médicaments m’avez-vous donné là ? Ils sont pleins de vers. »

— « Ce sont des cwông tàm (vers à soie secs) », dit-il. — « Les cwông tàm, dit l’autre, sont morts, tandis que ceux-là grouillent. »

— « Vous ne devez, répondit le médecin, qu’en admirer davantage la puissance de mes remèdes qui les a ressuscités. »