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Page:Landes - Contes et légendes annamites, 1886.djvu/78

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la cour firent tuer cette femme. Nguyén trai qui l’avait donnée au roi fut accusé et condamné à être enterré vivant avec un de ses soldats. On creusa une grande fosse où on les enferma, et l’on en boucha l’ouverture, les abandonnant à leur sort. La femme du soldat parvint à pénétrer dans cette prison, mais son mari était déjà mort.

Nguyén trai lui dit : « Je suis condamné injustement, et ton mari aussi a péri à cause de moi. Soit ! mais tends la main, que j’y crache dedans pour servir de signe. » Il lui cracha dans la main. Elle s’en retourna chez elle et bientôt après devint enceinte et donna le jour à un fils qui fut la souche de la famille royale des Nguyén[1].



  1. D’après une version un peu différente Nguyén trai repoussa les avances d’une con tinh (génie femelle malfaisant) et alla même jusqu’à la frapper. Celle-ci, ne pouvant se venger autrement, s’incarna dans une fille que la femme de Nguyén trai mit au monde quelque temps après. Cette fille devint la femme du roi et le fit périr comme il est dit dans notre texte. La famille de Nguyén trai fut alors exterminée, et lui-même allait mourir quand la femme d’un de ses soldats se dévoua pour perpétuer la race.
    Ce fut en 1443 que Nguyén trai fut exécuté, après la mort du roi Lé thanh tong qui avait péri dans une maison de campagne appartenant à Nguyén thi lo, femme de Nguyen trai. L’on peut voir le récit tiré des Annales et aussi une partie des légendes dans l’Histoire annamite de M. P. Truong vinh ky, tome II, p. 16 et suivantes.