Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/53

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pas, quatre, cinq et six minutes ! Sur un signal, on le remonte. Il reparaît transi, grelottant, avec un petit couffin rempli de vase et de cailloux ; et, pendant qu’il se réchauffe à la flamme d’un grand feu, un autre descend pour ramener un second couffin de boue. Et c’est ainsi du matin jusqu’au soir, tout le long de l’année.

Or, ce métier est dangereux et je voyais ces hommes faire scrupuleusement le geste sacré avant chaque plongée.

C’était, après ce bras rigide, après cette main levée, cet index tendu vers le ciel qui s’enfonçait le dernier sous l’eau.

Que si pourtant on manque son coup, eh bien, ce n’est qu’ajourné, on y arrive tout de même : l’Enfer n’est éternel que pour les Roumis.

Nous sommes loin, très loin, du sentier aride et épineux, tout jalonné de croix, qui aboutit à la porte étroite du Ciel de l’Évangile. Mahomet nous a changé tout cela.

Comment, avec une doctrine aussi large, une