Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/110

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un héritage qui lui revient, et que seul je suis en état de lui faire connaître ?

Les différentes sortes de rentes, la rente dite foncière, la rente des idées générales, la rente des idées particulières, ne sont pas, au reste, sans se combiner en diverses manières. Je ne représenterai pas, pour le prouver, qu’une terre n’a de valeur qu’autant qu’on sait la cultiver, tout comme la force de travail d’un homme n’a de valeur qu’autant qu’il sait s’en servir, qu’il connaît un métier ; et qu’ainsi à la terre, pour expliquer la naissance de la rente, il faut que des connaissances, des idées générales s’adjoignent. C’est une chose que l’on sait assez, surtout depuis que Tarde l’a mise en lumière[1]. Et surtout ici il n’y a pas à proprement parler combinaison de rentes, une rente ne pouvant pas naître d’un fonds, d’une idée tombée dans le domaine public : la vertu productive de l’idée s’est réellement et complètement incorporée aux terres. Mais imaginons, prenant un autre cas, qu’un homme propriétaire d’une invention ait le choix, pour exploiter celle-ci, entre trois emplacements. Le choix étant indifférent pour lui, il se trouve que l’exploitation de l’invention en question rapportera, sur l’emplacement A 1.000 francs de plus que ce qu’on obtient sur cet emplacement ; en B, 2.000 francs de plus ; en C, 3.000 francs. Qu’arrivera-t-il ? Les propriétaires de A, de B et de G entreront en concurrence ; le premier se contenterait, pour céder sa terre, du produit de l’exploitation de l’invention diminué de 1.000 francs, le deuxième, de ce même produit diminué de 2.000 francs, le troisième, du produit diminué de 3.000 francs. C’est le troisième qui l’emportera ; et il recevra le produit de l’invention diminué de (2.000 francs + ε),

  1. Dans sa Psychologie économique, I, 7, 2.