Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/109

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48. Ceci nous amène à distinguer les différentes sortes de rentes objectives que l’on peut rencontrer. La distinction de la rente absolue, c’est-à-dire de la rente donnée par toutes les terres, y compris la plus pauvre d’entre elles, et de la rente différentielle, laquelle vient s’ajouter à l’autre pour tous les fonds qui ne sont pas de la dernière catégorie, cette distinction est trop classique pour qu’il soit besoin de s’y arrêter. Mais ce que l’on n’a pas assez bien vu, et ce qu’il importe de montrer, c’est qu’il est d’autres rentes que la rente dite foncière. Les terres donnent des rentes en tant que celui qui les possède s’approprie le concours de certaines forces naturelles ; elles en donnent encore en tant qu’elles fournissent à celui qui les occupe l’emplacement dont il a besoin pour entreprendre une production, pour exercer une industrie, pour se loger simplement ou pour se procurer certaines commodités, certains plaisirs ; et voilà la rente foncière.

Mais une rente ne peut-elle pas être assurée encore à celui qui est propriétaire d’une invention, d’une méthode productive ? N’exploite-t-on une invention ? n’y a-t-il pas identité, si au lieu de considérer ce qui est exploité on considère le mode de l’exploitation, la façon dont le revenu se forme et est perçu, entre le rendement de ce fonds qu’est l’invention et le rendement d’une terre ? là comme ici n’est-on pas en droit de parler de rente ? Et de même que les inventions, qui sont des idées générales pouvant recevoir une multiplicité d’applications, rapportent des rentes lorsqu’elles sont appropriées, de même des idées particulières susceptibles d’appropriation et pouvant être un objet d’échange rapporteront un revenu qui sera une rente : comment appeler autrement, par exemple, l’argent que je toucherai pour révéler à un individu