Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/132

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sans cesse de la rareté des talents d’entrepreneurs, une expression insuffisamment claire et juste ; il a été plus encore de croire que cette considération servait à expliquer, en même temps que l’intérêt au sens particulier que j’ai donné à ce mot, le rendement des capitaux ; il a été enfin de ne pas voir qu’à côté de l’inégalité dont il parlait, d’autres inégalités existent qui peuvent jouer exactement le même rôle que celle-là, à savoir ces inégalités qui donnent naissance, en même temps qu’à l’intérêt, aux rentes de toutes natures, de ne pas voir que l’on n’emprunte pas seulement des capitaux productifs parce qu’on peut faire un entrepreneur habile, mais aussi parce que l’on possède une terre ou quelque autre fonds[1].




59. Il a été parlé jusqu’à présent, en même temps que de l’intérêt, de deux autres sortes de revenus auxquels l’intérêt se trouvait joint, savoir la rente d’une part, et d’autre part le revenu du travail. Demandons-nous si, à côté de la rente et du revenu du travail, il n’existerait pas une autre espèce encore de revenu, laquelle pourrait, elle aussi, s’associer en quelque façon à l’intérêt.

Il n’est pas d’ouvrage d’économie politique où il ne soit fait mention du profit de l’entrepreneur. Qu’est-ce que le profil ? c’est tout d’abord, dans ce qui

  1. On remarquera que les deux faits — celui auquel se rapporte la théorie de Philippovich et celui que j’y ajoute — se combinent très souvent. C’est en général dans l’exploitation des fonds que se manifeste l’habileté des entrepreneurs. Ainsi on verra un fermier emprunter des capitaux pour faire valoir la terre qu’il a louée : appliquant ces capitaux à la terre, il obtiendra une rente pour le propriétaire foncier, un intérêt pour le capitaliste et un troisième revenu pour lui-même.