Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/144

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quand les capitaux de l’entreprise ont été empruntés. Tantôt on voyait, en règle générale, le profit se répartir entre le propriétaire du fonds exploité et l’entrepreneur ; ici on le voit aller soit à l’entrepreneur, soit au capitaliste prêteur.


63. Le profit, dont nous venons de voir la possibilité, sera-t-il une portion notable du revenu social ? il n’y a pas lieu de le croire. En tant qu’il résulte de la première de nos deux raisons, il ne peut être que quelque chose d’infime, et c’est le seul souci de faire une théorie complète qui m’a conduit à en parler. En règle générale en effet, on ne voit guère un individu être beaucoup mieux qualifié que les autres pour mener une entreprise déterminée, et trouver en même temps un avantage notable à s’occuper de cette entreprise plutôt que de toute autre chose deux conditions cependant qui doivent être réunies pour que ce premier mode du profit prenne de l’importance. Celui qui est qualifié pour diriger une entreprise l’est aussi bien, ou presque, pour diriger les entreprises similaires qui ne manqueront pas d’exister en assez grand nombre ; et il se trouvera sans doute un certain nombre d’individus pour avoir des aptitudes à peu près pareilles et à peu près égales aux siennes.

Pour ce qui est du deuxième mode du profit, j’incline assez à croire[1] que par rapport aux entrepreneurs non capitalistes, il ne représente au total qu’une quantité très faible, les entrepreneurs non capitalistes péchant souvent par un excès d’audace. Le deuxième mode du profit ne représenterait, d’après moi, une

  1. On ne peut faire ici que des suppositions. Il ne servirait de rien de consulter les statistiques, ou d’en dresser de nouvelles, dans l’impossibilité où l’on serait de faire la dissociation des différents éléments qui composent le produit des entreprises.