Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/146

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surance n’étant elle-même exigée, par définition, que pour couvrir une perte possible, et ne constituant aucunement, pour celui qui l’exige et au moment où il l’exige, un gain véritable[1].


64. Nous avons passé en revue les divers revenus entre lesquels se partage le revenu de la société ; nous avons vu en quelle étroite manière l’intérêt s’associait aux autres revenus, principalement à la rente et au revenu du travail — je veux dire du travail qualifié —, l’intérêt d’une part, la rente de l’autre ou le revenu du travail naissant simultanément de l’emploi du capital. De toute cette étude, une conclusion se dégage, touchant l’organisation générale de la société et la distribution des richesses. Cette conclusion, c’est que les différents privilèges dont les individus peuvent jouir par rapport a leurs semblables se font valoir les uns les autres, se prêtent un mutuel appui. La possession du capital — autrement dit une facilité relative à économiser, à retrancher sur sa consommation immédiate — est un privilège ; la possession d’une terre on de quelque autre fonds, le fait d’avoir une habileté exceptionnelle est un privilège encore. El sans doute ces différents privilèges n’ont pas toujours besoin les uns des autres pour avantager effectivement ceux qui en sont nantis. Le capitaliste tirera un intérêt de ses capitaux en les prêtant à des prodigués, en achetant des biens durables dont il jouira personnellement ; pareillement, une terre peut être cultivée, et donner une

  1. Il pourra se trouver qu’elle constitue un gain ; mais il n’en sera ainsi que par suite de l’erreur commise par l’entrepreneur dans ses prévisions,