Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/150

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tantôt il faudra en ajouter une cinquième — soit e —, qui est l’existence même de l’intérêt.

Il. Comment se fait-il que les capitaux puissent rapporter des intérêts ? De ceci encore il y a des raisons multiples :

1. (a’) le fait qu’il y a des gens dont les besoins seront plus petits dans le futur ;

2. (b’) le fait qu’il y a des gens dont les ressources seront plus grandes dans le futur ;

3. (d’) la dépréciation systématique des biens futurs ;

4. (f) la productivité proprement dite du capital, c’est-à-dire cette loi qui veut que dans nombre d’entreprises on puisse, avec des avances ou avec un surcroît d’avances, obtenir un produit supplémentaire plus utile que la dépense ou le surcroît de dépense consenti ne serait utile, si on le consentait pour accroître la consommation immédiate ;

5. (g) la pseudo-productivité du capital, c’est-à-dire l’existence de productions ou des capitaux — si ces productions ne sont pas trop développées — peuvent être employés lucrativement, le produit étant proportionnel à la quantité de capital avancée ;

6. (h) la possibilité de créer des biens durables de jouissance qui seront plus « appréciés que les biens non durables dont la création exige les mêmes dépenses — pour autant, tout au moins, qu’on ne créera de ces biens durables qu’une certaine quantité —.

Il y a donc six raisons qui font qu’on peut obtenir un intérêt et, par suite, qu’on consent des avances ou des prêts. Les raisons a’, b’, d’ expliquent les prêts — et d’abord les emprunts — de consommation[1]. Les raisons f, g, h, expliquent qu’on emploie des capitaux dans la production ou pour l’acquisition des biens durables, et qu’on emprunte pour produire.

  1. En allemand Konsumtivkredit.