Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/165

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voit pas que malgré les apparences les deux cas sont très différents. Pour acheter une maison que je loue à raison de 5.000 francs par an, je devrai donner 100.000 francs ; que représentent ces 100.000 francs ? si nous faisons abstraction du terrain, ou que nous le supposions gratuit, les 100.000 francs représentent ce que la maison a coûté à construire, en d’autres termes ils représentent l’utilité limite du moins utile des biens qu’on eût pu faire à la place de la maison. Il n’en va plus de même pour le parc. Ce parc dont le loyer est de 5.000 francs, il me faudrait, pour en devenir propriétaire, le payer 100.000 francs. Seulement ces 100.000 francs ne représentent plus, comme tout à l’heure, le coût du bien ; car le parc n’a pas été créé, il n’a rien coûté. Les 100.000 francs sont le prix de la rente à laquelle le propriétaire renonce en aliénant son parc : ils représentent les termes accumulés de cette rente, avec la réduction que nécessite l’existence de l’intérêt lui-même. Tantôt la productivité du capital expliquait l’intérêt, elle donnait naissance à celui-ci ; ici la productivité ne donne pas naissance à la rente, puisque de toutes les façons il faut que cette rente existe.

Böhm-Bawerk a contre Dietzel un dernier argument[1]. Soit, dit-il, un appartement loué à un locataire lequel à son tour possède une maison de rapport. Le capital que le locataire a dépensé à la construction de cette maison doit-il être regardé comme un capital productif ? alors il n’est pas besoin de recourir, pour l’intérêt obtenu par le premier capitaliste, à une explication indirecte ; il n’y a pas de raison de ne pas considérer aussi bien comme un capital productif le capital dépensé par le premier propriétaire. Que si au

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