Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/164

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chercher à l’intérêt que je continuerai à payer au propriétaire une explication différente de celle qui valait naguère ?

74. Ce qui choque le plus Böhm-Bawerk, c’est que Dietzel recoure, dans certains cas, a une explication indirecte. Le capitaliste A obtient un intérêt de B parce que B est lui-même un capitaliste. Pour Böhm-Bawerk, si B est lui-même un capitaliste, ce n’est là qu’une circonstance accessoire : en effet A retirerait certainement un intérêt de la location de sa maison, et un intérêt tout aussi élevé, si aucun de ses locataires n’était capitaliste[1]. Raisonnement singulier : car enfin il est exact qu’à défaut de B, A eût trouvé un autre locataire ; mais il eût dû se contenter d’un loyer et d’un intérêt moins élevés, le taux de l’intérêt ne pouvant manquer de baisser si le nombre des emplois ouverts aux capitaux diminue, et l’intérêt de disparaître si les capitaux n’ont plus d’emploi. Et ainsi les raisons de l’intérêt devront être cherchées dans l’étude des différents cas où l’intérêt apparaît ; lorsqu’on considérera l’intérêt rapporté par un certain capital, il sera légitime, il sera nécessaire de s’attacher à ce cas particulier et d’en étudier toutes les caractéristiques.

Bôhm-Bawerk, toutefois, insiste. Il représente que si, dans le cas indiqué par Dietzel, l’intérêt s’expliquait réellement par la productivité du capital, il y aurait lieu d’expliquer encore par cette productivité la rente foncière. Lorsqu’un riche fabricant X loue à un propriétaire foncier Y un parc d’agrément, préférant mettre dans une entreprise productive l’argent que lui coûterait l’achat du parc, Dietzel ne devra-t-il pas, demande Böhm-Bawerk, expliquer par la productivité du capital la rente de Y[2] ? Mais Bôhm-Bawerk ne

  1. P. 94.
  2. P. 94.