Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/167

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des biens durables donnés en location que l’on peut être tenté de recourir à ces explications indirectes. S’agit-il d’un prêt de consommation, on recherchera simplement quelle comparaison l’emprunteur établit, à utilité égale, entre les biens présents et les futurs, et comment ses ressources, ses besoins se distribuent dans-le temps. Pour qu’il y eût besoin de conduire plus loin l’investigation, il faudrait que les biens pré-n tés fussent prêtés à un tiers par l’emprunteur : et on ne voit guère, à moins d’abandonner l’hypothèse d’un taux uniforme de l’intérêt, comment cela se pourrait. Dépensez-vous maintenant des capitaux dans une entreprise productive, ou bien encore créez-vous des biens durables, en achetez-vous pour votre usage ? Ici encore, le coût et le prix des produits étant donnes, il n’y aura pas lieu d’introduire la considération particulière de telle ou telle personne nouvelle : l’explication se fera sans intermédiaire.

Même dans le cas de la location d’un bien durable, l’explication de l’intérêt doit se fa ire immédiatement. A loue une maison à B ? Peu m’importe que B soit en état d’acheter cette maison avantageusement, et qu’il soit empêché de l’acheter uniquement par ce fait qu’il a mis ses capitaux dans une affaire plus lucrative. Ce qui explique que A tire un intérêt du placement qu’il a fait en construisant ou en achetant sa maison, c’est que le coût de cette maison, c’est-à-dire l’utilité limite du moins utile des biens durables qu’on créerait à la place, est inférieur à la somme des utilités que la jouissance de la maison procurera aux habitant : de celle-ci, à la somme de ces utilités par lesquelles se détermine le prix de la location.

Revenons en effet à l’exemple de Dietzel. A loue une maison à B, lequel n’a pris cette maison en location, au lieu de l’acheter ou d’en acheter une