Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/168

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pareille, que parce qu’il avait pour son argent, dans une entreprise productive, un placement plus avantageux. Qu’est-ce à dire ? De toutes façons la maison devait être construite, de toutes façons elle devait trouver quelqu’un pour l’habiter. B, s’il n’avait eu pour son argent le placement dont il a été parlé, l’eût achetée, et l’eût habitée comme il l’habite, à un titre différent il est vrai ; ou bien, au cas où B aurait acheté, pour l’habiter, une autre maison, le locataire actuel de cette dernière, empêché de la prendre en location, eût pris celle-là à la place. Bref l’hypothèse de Dietzel est telle qu’elle implique la nécessité de ce placement : la construction de la maison louée à B. Or sa théorie est combinée de telle manière qu’elle supprime cette opération capitalistique, ou plutôt qu’elle la subordonne d’une autre dont elle ne dépend pas en réalité, qu’elle lui ôte l’indépendance, le caractère d’opération première et se suffisant à elle-même auquel elle a droit.

Je mets ce raisonnement sous une autre forme. Pourquoi A retire-t-il un intérêt des capitaux qu’il a dépensés pour construire sa maison ? c’est, d’après Dietzel, parce que B a pu placer ses capitaux dans une entreprise productive. Mais pourquoi B de son côté a-t-il un intérêt de ses capitaux ? Direz-vous : c’est parce qu’il les a placés dans une entreprise productive ? Alors la productivité des capitaux de B expliquera à la fois les intérêts perçus par B et les intérêts perçus par A, tandis que la création de la maison, création qui doit expliquer les uns ou les autres de ces intérêts — elle était nécessaire en efi’et, comme je l’ai montré, et elle devait rapporter des intérêts — ne servira plus à rien expliquer du tout.

76. Je repousse donc — comme Böhm-Bawerk, mais pour d’autres raisons que lui — les explications indi-