Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/207

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ce serait dire qu’une capitalisation qui est avantageuse ne l’est pas. Ce que je veux dire, c’est que pour se procurer — en vue d’une dépense productive — une certaine somme un an plus tôt, pour engager une dépense productive un an plus tôt, on n’aura pas avantage, de la manière dont Böhm-Bawerk présente les choses, à consentir un sacrifice dont on pourrait se dispenser en attendant un an. Et c’est cela que Böhm-Bawerk prétend démontrer. La supériorité productive des biens présents a pour lui cette signification, ou si l’on veut cette conséquence, qu’on se procurera des biens présents à prix d’argent, que tel qui, dans un an, sera en état de faire sans qu’il lui en coûte rien une dépense productive capitalistique demandera des capitaux, promettra un intérêt pour se procurer tout de suite des capitaux que présentement il ne saurait constituer sans s’imposer une gêne.


97. Il semble que Böhm-Bawerk ait eu le sentiment de la défectuosité de sa théorie. La preuve en est qu’après avoir donné une démonstration sommaire de sa thèse — qui est, comme on a vu, que les biens présents sont recherchés en raison de leur productivité technique —, il éprouve le besoin de recommencer, et qu’il fait se démonstration la seconde fois autrement que la première. La vérité, dit-il, de cette proposition que la supériorité technique des moyens présents de production sur les futurs doit être liée avec une supériorité en valeur, cette vérité apparaît comme d’une évidence mathématique à qui considère ce que donnent dans chaque année des moyens de production employés à des moments différents[1]. Mais dans la première démonstration, il était dit seulement que

  1. P. 278.