Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le savoir, il est nécessaire au préalable d’esquisser une classification des biens[1].

Les biens dont la science économique a à s’occuper se prêtent — est-il besoin de le dire ? — à des classifications diverses, selon la préoccupation dont on s’inspire quand on les classe. Ici, ce que nous considérons avant tout dans les biens, ce sont ces qualités qui font qu’ils pourront ou ne pourront pas jouer lerôle de capitaux, ce sont encore les relations qu’ils entretiennent avec les capitaux dans la vie économique de la société.

Séparons tout d’abord les biens immatériels et les biens matériels. Dans la première catégorie, nous voyons :

la force de travail non qualifiée [1] ;

la force de travail qualifiée [1bis], qui recevra le nom de talent ou d’habileté lorsque la qualité de cette force de travail sera particulièrement rare, ou bien lorsque le travail ne se manifestera point, ne se manifestera du moins qu’accessoirement par une dépense d’énergie musculaire ;

la main-d’œuvre, ou pour employer une expression plus compréhensive les services que fournit la force de travail, soit qualifiée, soit non qualifiée [2] ;

les idées ou inventions particulières [3] — ainsi, pour prendre des exemples, l’idée de construire une usine, d’établir une prise d’eau, de fonder un comptoir de vente dans un certain endroit — ;

les idées ou inventions générales, c’est-à-dire celles qui comportent un nombre indéfini d’applications — ces applications n’étant autres que les idées par-

  1. Cette classification aidera, en outre, à bien voir quelles sortes de biens embrassent les différentes définitions du capital que nous aurons à examiner bientôt ( 12 et suiv.).