Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/222

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105. J’ai montré comment Böhm-Bawerk s’est trompé sur les liens qu’il convient d’établir entre la productivité du capital et l’intérêt. Je l’ai montré en étudiant sa théorie générale de l’intérêt. Il ne sera pas inutile d’examiner comment Böhm-Bawerk applique cette théorie aux diverses variétés d’opérations capitalistiques, d’intérêts : cet examen corroborera le jugement que j’ai formulé plus haut, et m’amènera même à retirer les quelques concessions que j’avais faites tantôt.

Je ne m’arrêterai pas sur l’explication que donne Böhm-Bawerk de l’intérêt du prêt de consommation[1]. Dans ce prêt il y a un échange de biens présents et de biens futurs. Et ce qui décide l’emprunteur à emprunter à intérêts, c’est la dépréciation qu’il fait des biens futurs, c’est la perspective qu’il a de voir ses besoins diminuer, ses ressources s’accroître ; la productivité du capital ne saurait intervenir ici en aucune façon, puisque les capitaux empruntés sont destinés à être consommés improductivement.

Passons donc aux autres variétés de l’intérêt, et voyons quel rôle la productivité du capital jouera ici.

Pourquoi les capitaux productifs, tout d’abord, rapportent-ils un intérêt ? C’est, dit Böhm-Bawerk, parce que les biens productifs s’achètent moins cher que ne vaudront les produits obtenus grâce à eux ; et cela même résulte de l’agio que les trois causes connues de nous créent en faveur des biens présents[2]. La valeur des biens productifs est déterminée toujours par l’utilité des biens consommables qu’ils permettent d’obtenir ; la valeur de ces biens productifs.

  1. Pp. 299-314.
  2. Voir pp. 315-360