Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/228

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mières procurent au capitaliste son intérêt, la productivité du capital ne serait pour rien là-dedans, cette productivité n’étant manifestement pas ce qui les engage à préférer les biens présents[1].


108. J’ai parlé assez longuement de l’intérêt des capitaux productifs pour n’avoir pas besoin d’insister sur celui des biens durables. Böhm-Bawerk l’explique tout comme celui-là[2]. La valeur d’un bien durable, fait-il, se détermine par l’utilité des usages qu’il est destiné à fournir ; mais elle n’est pas égale à cette utilité : les usages futurs n’entrent en compte qu’après avoir subi une réduction. Un bien doit-il durer 6 ans, et durant ce temps fournir chaque année une utilité égale à 100 francs ? la valeur présente-du bien ne sera pas de , ou de 600 francs, mais de , soit de 532 fr. 93. Et alors celui qui l’achètera à ce prix, percevant chaque année une utilité de 100 francs, percevra des intérêts, par l’effet de la transformation successive des usages futurs en usages présents, laquelle fera disparaître la réduction des dits usages, réalisera leur pleine valeur. Ainsi raisonne Böhm-Bawerk. Et tout ce que je veux remarquer, c’est que dans cette explication de l’intérêt des biens durables il est impossible que joue aucun rôle la productivité du capital, où Böhm-Bawerk prétend voir une des causes de l’agio des biens présents, une des causes de l’intérêt. Je ne dirai pas, pour établir la justesse de ma remarque, que dans la création des biens durables la productivité du capital n’a rien à voir ; Böhm-Bawerk

  1. J’ai supposé que le fournisseur de matières premières n’était aucunement un capitaliste. Il peut en être un : dans ce cas, les phénomènes seront plus complexes que je ne les ai représentés ; mais mon raisonnement n’en subsistera pas moins.
  2. Pp. 360-381.