Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/232

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faces ; de certaines gens exigent un intérêt de leurs capitaux uniquement parce qu’il existe un intérêt du capital, parce que l’existence de l’intérêt leur permet d’avoir cette exigence. Mais de tels cas nous renvoient à d’autres ; en définitive, pour la généralité des cas il faudra d’autres raisons, il faudra de la résultante remonter aux composantes. Et il faudra toujours aller jusqu’à celles-ci lorsqu’on envisagera — comme il est indispensable de faire en même temps — le problème sous son autre face, je veux dire lorsqu’on se demandera pourquoi on obtient un intérêt.

Procédant ainsi que je viens de l’indiquer, on arrivera, je pense, aux résultats que l’on a vus plus haut, Je rappelle très sommairement ces résultats, afin de montrer la place que peuvent prendre dans la théorie complète et rigoureuse de l’intérêt les éléments d’explication fournis par Böhm-Bawerk.

1° Il y a des raisons qui limitent, du côté des capitalistes, les opérations capitalistiques. De ces causes, deux, ou trois si l’on veut, ont été connues de Böhm-Bawerk : la variation des ressources et celle des besoins, la dépréciation systématique du futur, Une autre, qui est de beaucoup la plus importante, n’apparaît que de loin en loin dans sa théorie[1], confondue d’ailleurs avec la variation du rapport des besoins et

  1. Pp. 285, 355, 390. — Je signale en passant une différence point encore notée entre la variation du rapport des ressources et des besoins et cet autre fait que Böhm-Bawerk parfois paraît confondre avec elle ; la variation du rapport des ressources et des besoins engendre proprement une préférence pour les biens présents ; devant m’enrichir un jour, j’aime mieux recevoir 1.000 francs aujourd’hui que plus tard ; j’aime mieux économiser 1.000 francs plus tard qu’aujourd’hui ; la gêne qui résulte de la rupture de l’équilibre de la consommation, cette gêne, par cela même qu’elle n’apparaît qu’en conséquence d’un déplacement opéré dans la consommation, n’engendre pas précisément une préférence en faveur des biens présents, elle ne fera pas que j’aime mieux recevoir 1.000 francs aujourd’hui, que j’aime mieux économiser 1.000 francs plus tard ; elle m’empêchera d’économiser, que ce soit aujourd’hui ou plus tard.