Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/231

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elles de se combiner avec telle autre[1], ces considérations marquent bien que d’après lui les causes en question — comme il apparaît à première vue qu’il doit arriver — peuvent agir séparément, qu’elles n’agissent pas toutes sur tous les individus, et qu’elles n’agissent pas également. Mais lorsque Böhm-Bawerk en vient à étudier les diverses formes de l’intérêt, alors qu’arrive-t-il ? il arrive qu’il refuse d’entrer dans un examen particulier de chaque espèce. Il semble — je dis il semble, parce qu’à développer explicitement ce que la théorie de Böhm-Bawerk contient d’implicite, on fait apparaître des propositions manifestement inacceptables, des propositions que Böhm-Bawerk sans doute repousserait le premier comme telles, et comme contradictoires à son propre enseignement —, il semble qu’il faille renoncer à chercher pourquoi dans le prêt de consommation, pourquoi dans l’acquisition de biens productifs ou de biens durables le capitaliste obtient un intérêt, j’entends : pour quelles raisons premières et spéciales à chacun de ces cas. Il y a un agio des biens présents : voilà qui résout toutes les difficultés ! Cet agio des biens présents, cependant, résulte d’un ensemble de causes agissant différemment sur les différents individus : il est donc nécessaire, quand on s’occupe d’un cas donné, d’aller jusqu’à ces causes, de rechercher quelles sont celles d’entre elles qui agissent sur l’individu, ou les individus auxquels on a affaire, et comment elles agissent.

En somme, dire : il y a un intérêt parce qu’il existe un agio des biens présents, c’est dire : il y a un intérêt parce qu’il y a un intérêt[2]. Et sans doute c’est cette explication qui s’impose parfois, du moins à n’envisager le problème que sous l’une de ses deux

  1. Pp. 289-297.
  2. Cf. Hawley, art. cité, p. 306.