Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/275

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des placements tels que la dépense de main-d’œuvre soit celle-là même que la composition du stock de subsistances rend possible, ou plutôt avantageuse ? Il n’est pas certain que cette correspondance s’établisse exactement. Et ainsi les capitalistes auront à souffrir peut-être de nombreux à-coups dans la production ; des variations auront lieu dans les salaires, dans les prix des marchandises qui dérangeront leurs prévisions ; l’irrégularité de la production — et par suite de la consommation — diminuera d’une manière générale leur bien-être, et le bien-être social.

130. À quelles conditions donc pourrait-il se faire que le quantum de la capitalisation et la distribution dans le temps des dépenses capitalistiques se réglassent tout d’abord — et non pas après des épreuves et des déceptions fâcheuses pour les capitalistes — sur la grandeur du stock des subsistances et sur la composition de ce stock ? Pour qu’il en fût ainsi, il faudrait, à défaut d’une connaissance exacte de la grandeur de ce stock et d’une entente des capitalistes sur les productions à entreprendre — ce sont deux choses également impossibles — qu’une régularité parfaite existât dans la capitalisation et dans la production ; il faudrait notamment que chaque année la somme capitalisée fût la même, et que les capitaux dépensés productivement fussent toujours employés dans les mêmes productions. Imaginons que cette régularité parfaite existe ; alors la correspondance désirée s’établira toute seule. La dépense des capitaux disponibles en ce moment se règle, je suppose, comme s’est réglée la dépense des capitaux disponibles dans les années précédentes ; or c’est parce que les capitaux des années précédentes ont reçu, quant à la façon dont la dépense devait en être répartie dans le temps, une certaine affectation, que le stock du commencement