Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/294

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lives à la fois — si aucun allongement n’est possible qui, augmentant le produit, soit tel qu’on ait l’inégalité précédente, ou tout au moins l’égalité des termes et .

139. Les conditions auxquelles l’argumentation de Böhm-Bawerk serait juste étant nettement définies, il serait bon de voir dans quelle mesure ces conditions se trouvent réalisées dans l’expérience. Malheureusement cette vérification expérimentale ne saurait être rigoureuse. Ce que l’on peut dire, c’est que la loi de Böhm-Bawerk, cette loi d’après laquelle une hausse des salaires devrait entraîner l’abandon des processus productifs antérieurement adoptés pour des processus plus longs, cette loi, loin d’avoir l’universalité que Böhm-Bawerk lui attribue, semble n’être dans la réalité que d’une application relativement rare. Ce que l’on peut dire, c’est qu’il n’y a pas lieu de croire qu’une hausse des salaires puisse avoir partout cet effet de faire adopter des processus productifs plus longs, qu’une baisse des salaires puisse avoir partout cet effet de faire abréger la durée de l’attente du produit. Et cela tout d’abord[1] parce qu’il n’est pas exact que tous les capitaux puissent, en étant dépensés dans des productions d’une durée plus longue, donner un produit plus fort. Le principe que l’allongement du processus productif accroît indéfiniment le produit à dépense égale ne correspond que très imparfaitement à la réalité : à côté des productions qui sont organisées dans une économie, il en est d’autres qui sont plus longues et qui donnent à dépense égale plus de produit ; mais il n’en est pas une quantité illimitée ; et il est vraisemblable qu’au-dessus d’une certaine

  1. Pour simplifier, je néglige ici ce qui a été dit an § 138 ; je ne montre que la faute première de Böhm-Bawerk.