Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/305

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l’employant lui-même, d’en tirer plus que ce que donnent les capitaux prêtés ; et par suite de toutes les façons il concourra à déterminer le taux de l’intérêt. Or comment parler d’offre et de demande pour les capitaux qui ne sont pas prêtés ? De tels capitaux sont sollicités par les placements dont le capitaliste conçoit l’idée ; ils ne sont pas proprement demandés, et ils ne sont pas davantage offerts.

Il y a un autre inconvénient à faire dépendre l’intérêt du rapport de l’offre et de la demande ; supposons que tous les capitaux soient prêtés : dire que le taux réel de l’intérêt est celui qui assure l’égalité de l’offre effective et de la demande effective, c’est commettre une espèce de tautologie : c’est en tout cas ne pas expliquer comment se fixe l’intérêt.

Cherchons donc premièrement comment s’établit l’égalité de l’offre et de la demande de ces capitaux qui sont réellement offerts et demandés. Nous verrons que, les emplois les plus lucratifs étant pris de préférence, la concurrence des capitaux assurera l’emploi de ces capitaux qui exigent, pour consentir à s’employer, les rendements les plus faibles ; que le taux de l’intérêt sera déterminé par le rendement de celui des capitaux qui sera admis le dernier à être employé, et que ce rendement — qui sera celui de tous les capitaux — sera tel que le capital le moins avantagé sous le rapport de la rémunération reçoive précisément — ou à très peu de chose près — cette rémunération à moins de laquelle il ne serait pas employé.

Nous arrivons ainsi à la formule cherchée. Considérons l’ensemble des capitaux et des placements capitalistiques, et pas seulement ces placements où il y a une offre et une demande : tout se passera comme je viens d’indiquer, avec cette seule différence que les capitaux non prêtés pourront donner, et donneront la plupart