Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/307

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l’on constate dans l’expérience, c’est qu’il est un nombre pratiquement indéfini d’emplois lucratifs pour les capitaux, qui donneront des rendements infiniment variés, et qu’il est en même temps une quantité de capitaux virtuels très grande, qui exigent des rémunérations infiniment variées aussi. Combien de placements ne pourrait-on pas faire, qui, remboursant au capitaliste ses avances, lui donneraient en outre un surplus de 2 %, de 1 %, de 0,1 % et combien de capitaux ne verrait-on pas se constituer, si l’intérêt mentait à 10 %, à 100 %, à 1.000 %[1] ! Et alors, les capitaux se rangeant d’un côté dans l’ordre de grandeur croissante des rémunérations qu’ils réclament, et de l’autre côté les emplois des capitaux se rangeant dans l’ordre de grandeur décroissante des rendements qu’ils peuvent assurer[2], un trait devra être tiré qui sépare, à partir du commencement des séries, une quantité de capitaux exactement suffisante pour les emplois indiqués en regard, et tel que le dernier emploi situé au-dessus du trait donne au capital correspondant la rémunération qu’il réclame, l’emploi suivant ne suffisant plus à rémunérer le capital mis en regard.


144. Ce n’est pas assez, cependant, de représenter de la sorte la détermination du taux de l’intérêt. Il faut voir quelles sont les circonstances qui font que l’échelle des capitaux d’un côté, que l’échelle des

  1. Cette limite absolue de la capitalisation qui dépend des capitalistes, on voit aisément où elle est : on ne peut pas capitaliser plus qu’il n’est produit ; et même on ne verra pas les gens capitaliser ce qui est indispensable à leur subsistance. Il serait plus difficile de dire quelle somme de capitaux on pourrait employer sans qu’aucun manquât à donner un surplus.
  2. Qu’ils peuvent assurer, dis-je : c’est qu’en effet, une fois l’intérêt déterminé, le rendement de tous les capitaux prêtés se réduira à cet intérêt.