Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/316

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ressources on fait entrer tout l’avoir, il est clair que la variation des ressources fait offrir beaucoup plus de capitaux qu’elle n’en fait demander[1]. Et en même temps c’est à coup sûr l’un des facteurs les plus considérables de la capitalisation et de l’intérêt que le degré de richesse où une société est parvenue, je veux dire que la quantité des biens que cette société est en état, sans consommer moins dans la période présente que dans les précédentes, de consacrer à préparer la satisfaction des besoins futurs.

Je ne m’arrêterai donc pas sur ces vérités trop évidentes ; et je me demanderai quelles sont les conséquences, pour la détermination du taux de l’intérêt, de la variation des ressources, ces ressources étant réduites à ce que l’on appelle communément les revenus.

M’attachant à ce point particulier, je prends tout d’abord ces variations des revenus qui résultent d’événements exceptionnels et imprévisibles. Il est des gens dont les revenus subissent des variations accidentelles très importantes, ou même dont les revenus sont tout à fait irréguliers : tels, par exemple, les entrepreneurs. Ceux-là ne s’exposeront pas, si leurs revenus — il faut dire ici leurs bénéfices — tombent à rien, à être obligés d’emprunter ; car ils ne trouveraient pas, le plus souvent, à emprunter, et ce serait pour eux la déconfiture. Ils se constitueront des fonds de réserve, lesquels fonds pourront être prêtés sans inté-

    font les particuliers, sont pour ainsi dire maîtres de déterminer leurs ressources à leur gré.

  1. Elle en fait demander cependant : c’est le cas lorsqu’un fils de famille contracte des emprunts qu’il remboursera après être entré en possession de l’héritage paternel, et en cédant une partie de cet héritage. Dans un cas pareil d’ailleurs la dépréciation des biens futurs souvent concourra avec la variation des ressources pour provoquer l’emprunt.