Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/317

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rêts, ou pour un intérêt infime, à l’emprunteur qui s’engagera à les rembourser à vue. Et les accroissements accidentels des revenus — il y en aura de tels, à la différence de ce que nous constations pour les besoins — permettront d’accroître ces fonds de réserve, mettront à la disposition des gens qui en bénéficieront des capitaux qu’ils garderont en prévision d’accidents contraires, et qu’ils pourront prêter sans intérêts.

Quant à ces variations qui résultent d’événements prévisibles, j’entends d’événements qu’on peut prévoir avec certitude et dont la date est connue à l’avance, d’événements encore dont la date n’est pas connue à l’avance, mais qui doivent se produire, ou qui ont toutes chances de se produire, ces variations agiront dans un sens et dans l’autre, On peut citer parmi les gens dont les ressources sont destinées à s’accroître — ils sont poussés par là à emprunter à intérêts — : les fonctionnaires, les employés qui attendent des améliorations de leur traitement — mais ces améliorations : ne sont d’ordinaire pas très importantes — ; on peut citer encore les fils de famille qui attendent la succession de leurs parents, pour autant que les emprunts qu’ils font seront remboursés avec les revenus qu’ils auront plus tard, et qu’il ne leur sera pas nécessaire d’ébrécher ce qu’on appelle communément leur « capital ». D’un autre côté, il y a des gens qui doivent s’attendre à voir leurs revenus diminuer un jour : ce sont par exemple les pères de famille qui ont la jouissance des biens de leurs enfants mineurs ; c’est encore la catégorie si importante de ceux qui, arrivés à un certain âge, seront mis à la retraite, ou, ne trouvant plus de travail, verront se tarir la source dé leurs revenus ; et la façon ordinaire de se prémunir contre la dimi-