Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Prenons maintenant un pays très riche : si la richesse en est également distribuée, alors tout le monde épargnera, et il sera épargné beaucoup ; si au contraire beaucoup sont dans une situation petite et que quelques-uns aient des richesses prodigieuses, alors peut-être ni les uns ni les autres ne verront beaucoup d’avantage à épargner.

En somme, la quantité des épargnes dépendant et de la richesse moyenne, et de la distribution de cette richesse, il faudrait, pour prévoir quelle sera cette quantité, combiner l’action des deux facteurs. Si on classe les revenus dans l’ordre de grandeur croissante, à chaque catégorie de revenus correspond la possibilité d’épargner, moyennant un certain taux d’intérêt, une certaine fraction du revenu, moyennant un taux plus élevé, une fraction plus forte, etc. : ceux qui ont 5.000 francs de revenu par exemple épargneront 1.000 francs si l’intérêt est de 5 %, 2.000 francs si l’intérêt est de 10 %, etc. ; ceux qui ont 10.000 francs de revenu épargneront 1.000 francs si l’intérêt est de 3 %, 2.000 francs si l’intérêt est de 4 %, etc. Dès lors, pour savoir laquelle de deux sociétés données épargnera le plus, il sera nécessaire de connaître combien il existe, dans chacune de ces sociétés, de revenus de 5.000 francs, combien de revenus de 10.000 francs, etc. : avec ces données, on pourra déterminer quelles sommes chacune des sociétés est en état d’épargner si l’intérêt est de 3 %, quelles sommes si l’intérêt est de 4 %, etc. Mais les résultats d’une telle comparaison ne se laissent pas résumer en une formule Annie qui vaille pour tous les cas[1].

Telles sont les principales conséquences que l’on

  1. Les pays qui ont le plus de facilité pour épargner paraissent être ceux qui sont riches, et où en outre la distribution des richesses est inégale, sans l’être cependant extrêmement.