Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/338

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lité ; mais ne peut-on pas dire que, du moment que la qualité d’un produit varie, c’est un bien nouveau que l’on a, qui satisfait un besoin également nouveau ? que, à parler rigoureusement, un même besoin ne peut être satisfait par plusieurs objets qu’autant que ceux-ci sont parfaitement identiques, ce qui sans doute n’arrivera jamais ? On invente un mode nouveau de transport pour les voyageurs, le transport par chemin de fer ; le voyage par chemin de fer, outre qu’il sera moins coûteux que le voyage en diligence, s’effectue dans des conditions de confort, d’agrément, différentes de celles du voyage en diligence : l’industrie du transport par chemin de fer ne sera donc pas regardée comme une transformation des formes précédentes de l’industrie des transports, on dira plutôt que l’invention du mode nouveau de transport a créé un besoin qui n’existait pas auparavant, qu’elle a créé une industrie véritablement nouvelle, Mais d’autres cas que l’on peut imaginer seront plus embarrassants.

On ne s’arrêtera pas à la considération que je viens d’indiquer, on acceptera, malgré l’impossibilité d’établir une démarcation nette, la distinction que j’ai établie. Et alors, séparant les inventions de biens nouveaux des inventions qui permettent d’avoir dans de meilleures conditions des biens déjà connus, on remarquera la grande importance de ces inventions de biens nouveaux. Dans une époque progressive comme la nôtre, c’est très fréquemment qu’il est fait de telles inventions : et à chaque fois des débouchés nouveaux sont créés pour les capitaux.

Reste à mentionner une troisième cause qui sollicite les capitaux, dans l’ordre de choses qui nous occupe présentement. Des débouchés peuvent apparaître pour les capitaux, par la simple extension d’industries déjà existantes : des terres nouvelles seront découvertes,