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CHAPITRE II

POURQUOI LE CAPITAL EXIGE UN INTÉRÊT


17. C’est un fait que le capital rapporte des intérêts au capitaliste. Pourquoi en est-il ainsi ?

À cette question, on répondra peut-être : si le capital rapporte des intérêts, c’est qu’il y a pour les capitaux des emplois où ces capitaux peuvent obtenir des intérêts ;

Cette réponse n’est pas fausse ; c’est une réponse qui doit être faite ; une théorie de l’intérêt du capital qui veut être complète devra montrer comment il est des emplois permettant aux capitaux de rapporter des intérêts.

Mais cette réponse n’est pas suffisante. Il se pourrait très bien qu’il y eût pour les capitaux des emplois lucratifs, qu’on pût en dépensant des capitaux de certaines manières obtenir des rendements, et que cependant l’intérêt du capital n’existât pas. Imaginons qu’il y ait des capitaux prêts à s’employer même sans intérêts, et que ces capitaux soient en quantité suffisante pour remplir tous les emplois ouverts aux capitaux : alors ces emplois seront remplis sans que les capitaux obtiennent le moindre intérêt, ou du moins sans qu’ils obtiennent autre chose qu’un intérêt infime, et pratiquement nul, cet intérêt qui sera nécessaire pour tirer de l’indifférence les capitalistes à qui l’on fera des emprunts.

S’il y a donc un intérêt, c’est parce que les capitaux