Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/42

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tion faite, toujours, de la prime pour le risque — exactement le rendement des capitaux prêtés. Et cela se conçoit : celui qui, en prêtant ses capitaux, peut avoir un rendement de 3%, celui-là n’engagera pas ses capitaux — sauf telles circonstances extraordinaires que l’économique peut négliger — dans une opération dont le rendement ne serait que 1%.

Pour ce qui est, donc, des capitaux que leurs propriétaires font valoir, on appellera intérêt le rendement tout entier de ces capitaux, lorsqu’il ne dépassera pas le rendement des capitaux prêtés ; lorsque le rendement de ces capitaux dépassera celui des capitaux prêtés, on appellera intérêt une portion du rendement égale au rendement des capitaux prêtés[1].

En résumé, l’intérêt, c’est le rendement des capitaux prêtés, et, dans le rendement des capitaux non prêtés, l’équivalent du rendement des capitaux prêtés. Et l’on peut dire encore : l’intérêt d’un capital, qu’il représente le tout ou seulement une partie du rendement de ce capital, est égal au moindre des rendements que les capitalistes attendent de leurs capitaux.

  1. Il est aisé de montrer le pourquoi de cette façon de parler. Soit un capital qui rapporte 10%. alors que les capitaux prêtés ne rapportent que 3,5%. Ce capital ne donne un rendement que parce qu’il a été employé quelque part, parce qu’il a servi à mettre en valeur une terre, par exemple. Dans le rendement obtenu, une portion doit être attribuée à cette terre. Dès lors, le capital ne pouvant rien produire s’il n’est appliqué à la terre, et la terre ne produisant rien sans l’application du capital — on du moins produisant moins de (10-3,5)% — il est naturel d’attribuer au capital cette portion du rendement qu’il eût donnée partout ailleurs — c’est-à-dire 3,5% — , et d’attribuer le reste à la terre. Mais je reviendrai sur ces questions au chap. IV, § 49 et passim.