Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/51

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Cependant, malgré toutes les difficultés que je viens d’indiquer, il n’est pas impossible, dans la pratique, il est même aisé jusqu’à un certain point de mener à bien notre comparaison. C’est qu’en effet. parmi nos besoins il en est beaucoup qui, en règle générale, et si nous prenons un individu à deux moments point trop éloignés de sa vie, demeurent fixes. Il nous faut toujours à peu près les mêmes biens, la même quantité d’argent pour assurer notre subsistance, pour nous donner ce qui est strictement indispensable. Pour ce qui est du superflu, il convient de tenir compte de l’habitude, laquelle fait que difficilement nous pouvons nous passer de ces formes du bien-être que nous avons goûtées une fois, qui fait que les besoins s’implantent en nous, une fois nés, et conservent pour nous la même importance ; mieux que cela, l’habitude, attachant à un certain besoin une certaine estimation, quantifie par là le besoin, et le fixe : car les besoins ne sont pas dans nous quelque chose de tout spontané, ils sont grandement influencés par nos opinions, par les façons de penser ou de parler auxquelles nous nous accoutumons : Enfin nous, n’oublierons pas que parmi nos besoins, il en est un grand nombre qui sont des besoins d’ostentation et de vanité et qui, sous des formes diverses, se ramènent en somme, au besoin de dépenser : en sorte qu’ici l’importance du besoin, provenant tout simplement de ace qu’il coûte à satisfaire, et se mesurant uniquement parce coût,’ne peut pas manquer de demeurer fixe tout à fait.

20. Ainsi l’on pourra dire légitimement que les besoins d’un individu se sont accrus ou se sont réduits d’une date a une autre. La perte qu’un individu fait d’un enfant ou d’un parent qu’il avait à sa charge diminue les besoins de cet individu ; une maladie