Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/59

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24. On voit le lien étroit qui rattache ensemble toutes les considérations qui viennent d’être développées. Toutes découlent d’un même principe, à savoir que la meilleure façon de distribuer sa consommation dans le temps est celle qui fait que les derniers besoins satisfaits ont la même importance à chaque moment du temps. De ce principe, que j’appellerai le principe de l’équilibre de la consommation, les conséquences suivantes se déduisent :

la capitalisation ne coûte rien au capitaliste quand elle tend à établir l’équilibre de la consommation ;

la capitalisation coûte au capitaliste — et celui-ci, par suite, ne s’y décidera que moyennant l’assurance de percevoir un surplus — lorsqu’elle détruit l’équilibre de la consommation, ou qu’elle aggrave le défaut d’équilibre de cette consommation.

Or, la capitalisation tend à établir l’équilibre de la capitalisation :

a) quand les besoins doivent croître ;

b) quand les ressources doivent diminuer.

La capitalisation, d’autre part, détruit l’équilibre de la capitalisation, ou aggrave le défaut d’équilibre :

a) quand les besoins doivent diminuer ;

b) quand les ressources doivent croître ;

c) quand les besoins et les ressources doivent rester les mêmes.

Si nous nous attachons uniquement aux facteurs qui s’opposent à la capitalisation, nous pourrons dire que ces facteurs se réduisent à un, puisque c’est toujours la loi de la décroissance de l’utilité qui, dans les cas énumérés ci-dessus, fait la « rareté du capital »,

    capitalisation devient impossible lorsqu’il ne reste plus que l’indispensable ; elle est impossible à qui n’a que cet indispensable. Aucune plus-value, en effet, ne saurait compenser un prélèvement opéré sur celui-ci.