Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/58

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croître mon bien-être, l'an prochain, de Or la loi de la décroissance de l’utilité qui veut que l’utilité d’une certaine quantité d’un bien soit d’autant plus faible qu'on possède déjà une plus grande quantité du bien en question, cette loi, par cela même qu’elle s’applique à tous les autres biens, s'applique à ce bien d’une nature très particulière qu’est l’argent. Employant au mieux notre argent,nous nous procurons avec des sommes successives égales des satisfactions toujours plus faibles. On a donc

et par suite

L’avance dont je parlais ne deviendra possible que si elle doit donner un rendement au moins égal à la différence

S’il s’agissait d’avancer 2.000 francs au lieu de 1.000 francs, le rendement exigé serait plus que doublé ; car à la série viendraient s’ajouter dix termes tous plus grands que les dix premiers, et à la série viendraient s’ajouter de même dix termes plus petits que les dix premiers. La somme à capitaliser augmentant, le rendement exigé subirait une augmentation, non pas proportionnelle, mais plus rapide. Ainsi la décroissance de l’utilité agit comme une sorte de frein qui arrête la capitalisation, et elle agit d’une manière toujours plus puissante pour une capitalisation plus forte[1].

  1. La capitalisation ne devient impossible — théoriquement — que lorsque toutes les ressources ont été prises déjà. Pratiquement, la