Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/69

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dire dans un an, ne représentent pas pour lui plus de bien-être que l’augmentation de 1.000 francs dans les ressources présentes jointe à la diminution de 1.000 francs dans les ressources de l’an prochain. Par exemple si j’ai 10.000 francs à dépenser cette année, et autant l’an prochain, et que mes besoins soient plus grands cette année qu’ils ne seront l’an prochain, j’aurai avantage à emprunter 1.000 francs pour rembourser 1.200 francs dans un an, du moment qu’en augmentant ma dépense de 1.000 francs cette année j’augmente mon bien-être plus que je ne le réduirai l’an prochain en réduisant ma dépense de 1.200 francs.

30. L’accroissement des ressources agit ici exactement comme la diminution des besoins. J’ai cette année-ci 10.000 francs à dépenser ; j’aurai 20.000 francs à dépenser l’an prochain. S’il m’était possible de toucher par anticipation 5.000 francs sur mes ressources futures, alors — toutes choses étant égales d’ailleurs — tout serait au mieux pour moi. Si je pouvais toucher par anticipation 3.000 francs, l’avantage serait moindre ; il subsisterait tout de même, car l’augmentation de mon bien-être présent dépasserait la réduction de mon bien-être futur. Mettons que cette augmentation de mon bien-être présent soit égale à la réduction que mon bien-être subirait l’an prochain si cette année-là mes ressources étaient diminuées de 3.300 francs ; dans ces conditions, il me sera avantageux d’emprunter tout de suite 3.000 francs pour avoir à rembourser dans un an 3.299 francs.

31. Enfin la dépréciation des biens futurs fera conclure les mêmes opérations que je viens d’indiquer. Dépréciant les biens futurs, si l’on m’offre des biens ayant une certaine valeur, je prendrai volontiers l’engagement de rendre, à une échéance fixée, une valeur