Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/70

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supérieure. Les biens à consommer dans un an subissent-ils pour moi une dépréciation de 5 % ? il me sera indifférent, recevant 95 francs sur l’heure, de m’engager à rembourser 100 francs dans un an. Faisons la dépréciation proportionnelle à l’éloignement du futur ; nous aurons alors, appelant a la somme touchée, t le taux de la dépréciation pour une année, n le nombre d’années pour lesquelles l’emprunt est contracté, et désignant par x la somme à rembourser qui rendra l’opération de l’emprunt indifférente, la formule

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d’où l’on tire

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32. Nous voici arrivés à la quatrième des raisons pour lesquelles le capital obtient des intérêts. Cette quatrième raison, c’est la « productivité » du capital.

Par productivité du capital, il faut entendre ce fait que, employant du capital dans la production[1], on obtient une somme de produits plus grande, et, par suite plus utile, ou encore des produits plus utiles que ceux que l’on peut obtenir sans capital ; plus utiles, en outre, que le capital dépensé ne serait utile, si on le consommait immédiatement.

  1. Il ne faut pas s’enfermer dans la considération de la production proprement dite, c’est-à-dire de ces entreprises où l’on crée des biens matériels. Celui-là opère encore un placement capitalistique et bénéficie de la productivité — au sens large du mot — du capital qui, vivant des services qu’il fournit, dépense de l’argent en réclame, meuble un appartement pour en imposera la clientèle, etc. Toutefois, traitant de la productivité du capital, je prendrai mes exemples dans la production proprement dite : l’exposition en sera plus claire, et je pourrai en outre discuter plus commodément les théories des auteurs.