Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

propres, que l’utilité finale des biens A, B et C qui seront effectivement créés soit égale ; Souvent, toutefois, les choses ne s’arrangeront pas ainsi. Souvent l’échelle des besoins concrets d’une même espèce est irrégulière et discontinue : une première serrure dans une chambre offre une utilité de 200, une deuxième serrure n’offre plus aucune utilité ; je ne ferai donc qu’une serrure, dont l’utilité sera de 200, tandis que je ferai plusieurs exemplaires de tels autres biens, dont les utilités limites respectives se trouveront être par là de 120 et de 100. Quelle sera, dans ce cas, la valeur des biens  ? Cette valeur sera évidemment de 100 : l’utilité limite des biens , est en effet de 100 ; que l’on soit obligé de quitter un exemplaire de ces biens, le bien que l’on renoncera à se procurer, c’est le moins utile de tous, lequel a une utilité de 100. Et que vaudront les biens des espèces A et B, ces biens dont les utilités limites respectives sont 200 et 120 ? Ils vaudront 100 aussi : car si un exemplaire de B, par exemple, était perdu, on n’aurait à sacrifier, pour le remplacer, que 100, qui est la moindre des utilités obtenues avec  : la concurrence des producteurs à cet effet — c’est là qu’il faut en venir pour comprendre tout ce mécanisme — que si un producteur de biens B voulait mettre ses prix à 200, d’autres producteurs offriraient ces biens à meilleur compte, et que finalement les prix tomberaient jusqu’à 100. Bref, comme il a été dit plus haut, les biens qu’on peut multiplier auront pour valeur l’utilité du moins utile des biens qu’on peut produire en leur place et qu’on produit effectivement.

Cette théorie de la valeur-coût est à coup sûr très plausible. La formule que j’ai donnée de la loi, cependant, n’est pas tout à fait correcte. Pour qu’un bien du premier rang vaille ce qu’il coûte, c’est-à-dire ce