Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/142

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flexion nous fait chercher le plaisir et fuir la douleur invinciblement. Par l’adoption du principe hédonistique comme principe suprême de la conduite, ce besoin que nous éprouvons de ne rien faire que nous ne puissions justifier se trouve complètement satisfait. Et c’est en vain que l’on représenterait que l’attrait du plaisir est en nous la manifestation d’une tendance, d’un instinct qui n’est point essentiellement différent des autres. S’il est vrai que très souvent nous suivons cet instinct exactement comme nous en suivrions un autre, sans considérer du tout les exigences de la raison, nous pouvons aussi le suivre après avoir pris possession de nous-mêmes par la réflexion, après avoir constaté son accord avec l’exigence primordiale de la raison, et pour avoir constaté cet accord. Dès lors, la difficulté s’évanouit ; et l’autorité du principe hédonistique apparaît identique à celle que nous avons reconnue à la raison elle-même.