Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/149

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entre les sensations, et d’une manière tout à fait générale entre les phénomènes psychologiques la place — ce n’est ici, bien entendu, qu’une façon de parler — que ces phénomènes occupent dans notre conscience. Le nombre des phénomènes qui peuvent se produire simultanément dans notre conscience n’est pas infini, tant s’en faut ; et il est aisé d’observer, en outre, que certains phénomènes accaparent toute notre attention, que ceux qui ne sont pas tels permettent la présence simultanée d’un nombre plus ou moins grand d’autres phénomènes. Par là il sera permis de dire que telle sensation, que tel fait de conscience est plus intense qu’un autre. Un coup de canon éclatant près de moi fait un bruit plus intense que le ruisseau qui coule : c’est que le bruit du canon envahit tout mon être, ne laisse plus rien subsister d’autre en moi, au lieu que je puis, entendant le murmure du ruisseau, entendre d’autres bruits en même temps, voir, sentir, rêver. Cette espèce d’intensité, d’ailleurs, dont je parle ici peut être de deux sortes : tantôt elle appartient à des états qui apparaissent à la conscience comme simples ; tantôt elle appartient à des états complexes, auquel cas elle peut résulter de cette complexité même.

Une deuxième échelle sera établie, par exemple, entre les tendances considérées comme des forces impulsives : et il est aisé de constater qu’on l’établira plus aisément que la première. Pour voir les places respectives que deux phénomènes psychologiques occupent dans la conscience, nous ne pouvons procéder autrement que par une comparaison intuitive, qui ne nous donnera que des renseignements très imprécis. Il y a, au contraire, un moyen sûr de décider si une tendance