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Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/40

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ral que j’ai défini. Mais point n’est besoin d’aller chercher cet argument. La seule observation des faits, du moment qu’on ne considère pas exclusivement les formes tout à fait primitives de la moralité, montre que les analyses des empiristes ont laissé échapper quelque chose, à savoir ce besoin moral qui est un produit de la raison, et où il convient de voir la manifestation la plus haute de la vie psychique, l’achèvement de la personne. Ce besoin moral, cette forme de la conscience morale, pour employer l’expression courante, qui procède de la raison, elle est en germe dans toute conscience — au sens psychologique du mot — ; et toute l’évolution de la moralité est orientée vers son développement.

Aussi l’étude objective des variétés et des éléments de la moralité conduit aux mêmes résultats que la réflexion directe sur la conduite, et sur les exigences de la raison par rapport à celle-ci. Il y a un besoin pratique de la raison, et le problème de la raison ne peut consister qu’à chercher comment ce besoin sera satisfait : telle est la certitude où l’on est amené par toutes les voies. Et lorsqu’on voudra entreprendre de donner au problème moral sa solution, c’est sur la connaissance des caractères du besoin rationnel — de ces caractères que je me suis appliqué à définir plus haut — que l’on devra nécessairement s’appuyer.