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liqueur est toujours de nature à causer les accidents les plus sérieux, et cependant c’est cette dernière méthode qui est la plus souvent employée.

Voilà, j’espère, la solution du problème que vous m’aviez posé.

Je demeure, etc., etc.,
Philippe Landry,
Prp. C. C.

Québec, 30 mars 1867.

Vous savez maintenant, ami lecteur, ce que dénote la présence de l’alun dans le brandy. Il faudrait être aveugle pour n’y pas voir une preuve irrécusable de falsification. Ah ! messieurs les falsificateurs, vous êtes bien toujours les mêmes. Courage ! vous deviendrez de grands hommes…… vous ne vous en doutez pas peut-être. Allons, pas d’humilité mal placée ! À revoir ; je vous retrouverai encore dans les articles suivants. Pas de rancune.

VII

Avant de terminer avec les eaux-de-vie, avant de parler des vins et des bières, qu’il me soit permis d’entretenir le public sur un sujet qui demande droit de cité dans ce septième article de mon travail. Chaque état social a ses peines et ses chagrins, mais chaque état a aussi ses consolations et ses joies, et je vous assure que c’est un bonheur qu’il en soit ainsi ; aussi suis-je heureux aujourd’hui, le troisième jour du mois d’avril de l’an de grâce 1867. Et quelle est donc la cause de ma joie ? Oh ! très-facile à trouver, pour ceux qui la connaissent, bien entendu ! Vous ne la devinez pas, ami lecteur ? Eh ! bien, disons que c’est la réception d’une simple feuille de papier qui fait maintenant ma joie ; sur cette feuille de papier qui vous paraît bien insignifiante, est écrite la formule de préparation et du gin et du brandy et du vin de Madère et du vin de Sherry. C’est tout simplement une recette pour faire une liqueur qu’on vend sous le nom de vin, mais qui ne contient pas une seule goutte de vin, pour faire des liqueurs portant noms brandy et gin mais qui n’en sont pas et qui n’en seront jamais. Je vous avouerai franchement que j’étais loin de penser qu’un tel système fut déjà mis en vigueur en Canada ; je croyais que nos marchands de vin, ou du moins quelques-uns d’entre eux étaient plus ignorants que coupables. Me suis-je trompé et le contraire de ce que je croyais serait-il vrai ? Les faits sont positifs et en voici un qui parle assez haut de lui-même. Je ne vous conterai pas l’histoire de cette recette, je ne vous dirai pas comment il