Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
Traité populaire d’agriculture

C’est cette dernière espèce qui est employée en agriculture.

À son état naturel, anhydre ou hydraté, le plâtre porte le nom de plâtre cru.

On calcine le plâtre hydraté dans le but unique de lui faire perdre la moitié de son eau de cristallisation ; on obtient alors du plâtre cuit.

Si la calcination du plâtre est poussée au delà d’une certaine limite, le plâtre fond, sa surface se vitrifie ; on a du plâtre brûlé.

Le plâtre cuit jouit de la propriété de faire avec l’eau une pâte qui se solidifie en quelques instants ; cette propriété, le plâtre cru ne l’a pas et le plâtre brûlé l’a perdue.

Exposé à l’air, le plâtre cuit en absorbe peu à peu l’humidité ; il perd alors la propriété de prendre en pâte avec l’eau. On le dit éventé.

Le plâtre est avantageux dans les terrains qui n’en contiennent pas, pourvu qu’ils ne soient ni extrêmement humides, ni maigres, ni épuisés.

Son action est limitée. Le plâtre agit principalement sur le trèfle, la vesce, les pois, les fèves, le tabac, les choux, le chanvre, le lin, le sarrasin ; il agit peu sur les prairies naturelles, encore moins sur les céréales ; les blés cependant qui succèdent à un trèfle plâtré sont plus beaux que ceux qui succèdent à un trèfle qui n’a pas reçu cet amendement.

La meilleure époque pour épandre le plâtre est celle où la plante a acquis assez de développement pour couvrir le sol ; néanmoins, il paraît certain qu’en épandant une partie du plâtre au moment de la semaille ou un peu auparavant, on assure par ce moyen la réussite de cette semaille. Il faut éviter de plâtrer par un temps venteux ou pluvieux et retarder cette opération jusqu’au moment où les gelées ne sont plus à craindre.