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Traité populaire d’agriculture

de deux substances organiques provenant l’une du règne animal, l’autre du règne végétal.

C’est l’engrais par excellence.

D’un côté, grâce à sa composition, il réunit tous les éléments de fertilité ainsi que les substances minérales nécessaires au développement des végétaux ; par sa décomposition lente, il fournit aux plantes les sucs nourriciers au fur et à mesure qu’elles en ont besoin. D’un autre côté, il agit physiquement et apporte une amélioration durable au sol qu’il divise et ameublit. Enfin, c’est généralement le seul engrais que le cultivateur puisse se procurer en assez grande quantité.

C’est donc le fumier seul sur lequel on puisse fonder une culture régulière et sur lequel on puisse compter pour maintenir la terre en état de produire avantageusement des récoltes.

C’est de la ferme même, c’est de la terre que l’on cultive que l’on doit tirer le fumier nécessaire à sa fertilisation.

C’est là la règle générale.

Ce n’est que par exception, aux environs des villes, près des centres populeux, que le cultivateur peut se procurer du fumier ou des engrais en dehors des ressources de son exploitation.

L’importance du fumier est admise par tous les cultivateurs ; aucun autre engrais ne jouit d’une réputation mieux méritée, ni plus solidement établie.

Le fumier est la base de toute production agricole.

On ne saurait donc l’étudier avec trop de soin, examiner avec trop d’attention tout ce qui est susceptible d’en accroître la valeur.

L’importance du sujet justifie les développements que nous allons lui donner.

a]Nature du fumier. — Nous l’avons dit, le fumier c’est une litière imprégnée de déjections. Il en résulte